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Les médecines chinoises s'infiltrent à l'hôpital
Par shiatsu-do Le 17/02/2023
A Paris, une vingtaine de services de l'AP-HP intègrent l'acupuncture et le shiatsu, en complément de traitements au long cours.30/BRUHAT Herve
Cela fait des années que Sabine (le prénom a été changé) a des vertiges. Elle est pour cela suivie dans le service d'otho-rhino-laryngologie (ORL) du professeur Georges Lamas à l'hôpital parisien de La Pitié-Salpêtrière. Après deux séances de shiatsu, la sensation de "tête flottante" qui l'incommode a disparu. Le shiatsu, littéralement "pression des doigts", est une technique d'origine japonaise. C'est une médecine énergétique qui vise à rétablir l'harmonie du corps en agissant sur les méridiens, selon les principes de la médecine traditionnelle chinoise.
Sabine fait partie de la trentaine de patients de ce service à avoir suivi des séances de shiatsu. "Cette pratique vise à apporter un complément, voire un réconfort aux patients qui sont en souffrance. La rééducation classique ne soigne pas tous les symptômes : acouphènes, raideurs de la nuque, stress", explique Sophie Jamet, infirmière diplômée en rééducation vestibulaire, à l'origine du projet, qui a démarré il y a un an.
Les patients ont droit à trois séances gratuites, puis trois dans un dispensaire proche. Parallèlement, une fois par mois, des massages sont proposés au personnel. La prochaine étape serait d'évaluer scientifiquement ces données, indique Céline Kilhoffer, cadre de santé. Si les bienfaits du shiatsu sont réels, il reste à les évaluer.
Une étude, en cours d'écriture de procédure, sur l'apport du shiatsu pour atténuer la fatigue liée à certaines pathologies neurologiques comme la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA), devrait démarrer au second semestre 2012 dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), à l'initiative du docteur Nadine Le Forestier, neurologue à La Pitié-Salpêtrière.
"Cette pratique, qui se veut complémentaire des traitements au long cours, ne pourra être introduite que si elle est officialisée par une recherche thérapeutique rigoureuse", explique le docteur Le Forestier. L'idée est née lorsque ce médecin a reçu un courrier de la fille d'une de ses patientes, décédée. "Cette femme, atteinte de SLA, a vu ses douleurs atténuées par le shiatsu et a eu une fin de vie plus paisible", précise Bernard Bouheret, praticien et enseignant de shiatsu depuis trente ans. L'expérience est également positive pour les parents d'enfants adoptés. Le pédiatre Frédéric Sorge proposait, lorsqu'il était à Saint-Vincent-de-Paul, d'apprendre aux parents adoptifs à toucher leurs enfants avec la technique du shiatsu. Il souhaite poursuivre l'expérience à l'hôpital Necker.
Le shiatsu fait partie des nombreux traitements complémentaires qui font leur entrée dans les hôpitaux. Une vingtaine de services des hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) intègrent la médecine chinoise, médecine ancestrale. Elle recouvre quatre grandes disciplines : la pharmacopée, l'acupuncture, les massages thérapeutiques (tui na, shiatsu), et les pratiques psycho-corporelles (qi gong et tai-chi).
L'acupuncture est par exemple utilisée pour traiter la douleur en obstétrique ou en gynécologie notamment. Le qi gong est proposé aux personnes obèses dans le service de nutrition de la Pitié de Jean-Michel Oppert.
"Notre but est d'identifier quels traitements peuvent être efficaces en intégrant la médecine chinoise à la prise en charge conventionnelle", souligne le Dr Catherine Viens-Bitker, chargée de cette question à la direction de la politique médicale de l'AP-HP. "Cela peut être très utile en prévention secondaire des maladies chroniques, poursuit-elle. J'ai suivi une femme atteinte d'un cancer du sein en chimiothérapie. Elle avait des picotements très forts au bout des doigts, de fortes douleurs dans les mains, et perdait ses ongles. Après une séance de shiatsu et de l'acupuncture, la douleur a disparu, les picotements sont devenus gérables et elle n'a plus perdu ses ongles", explique Maxime Rigobert, praticien de shiatsu.
"50 % des patients en oncologie et 75 % des personnes souffrant d'une maladie chronique ont recours à des médecines complémentaires. Elles ont de bons effets, sont sans toxicité majeure et coûtent moins cher", explique le professeur Jean-Raymond Attali, de la Fédération mondiale des sociétés de médecine chinoise (WFCMS). "Le shiatsu atténue les effets de la chimiothérapie, comme la fatigue ou les nausées", explique Bernard Bouheret. "L'usage montre que cela marche. Il faut maintenant mettre en évidence cette efficacité", ajoute le Dr Viens-Bitker.
Neuf projets de recherche ont été retenus dans le PHRC d'Ile-de-France, qui en compte 900. Un colloque sur la médecine chinoise en milieu hospitalo-universitaire s'est tenu le 16 septembre à La Pitié-Salpêtrière. Les médecines dites complémentaires constituent en outre l'un des points du plan stratégique 2010-2014 de l'AP-HP. "Le but est de faire de ces thérapies des actes du quotidien, pour la santé de nos patients", a affirmé Mireille Faugère, directrice générale de l'AP-HP, lors de ce colloque.
Les réticences restent fortes. Le professeur André Grimaldi, diabétologue, a vivement raillé ce colloque. "Notre rôle est d'avancer dans la connaissance de ces médecines, sans a priori", concède le docteur Catherine Viens-Bitker. Malgré les freins, le mouvement est lancé.
Pascale Santi Article paru dans Le Monde l'édition du 12.10.11
Shiatsu : une méthode manuelle aux multiples bienfaits
Par shiatsu-do Le 17/02/2023
Le shiatsu, thérapie complémentaire ou préventive possède de nombreux bienfaits santé et bien-être. Découvrez ce que c'est, à qui cette méthode s'adresse et ce qu'elle peut nous apporter ? Shiatsu, kezaco ?
Le shiatsu, est une thérapie manuelle d’origine japonaise qui vise à rétablir la circulation de l’énergie vitale dans les méridiens d’acupuncture.
Cette méthode préventive apporte une détente physique et psychique, qui contribue à améliorer le bien-être de la personne. L’idée est de relier le corps et l’esprit.
Souvent, le déséquilibre est installé depuis un moment, mais la douleur apparaît d’un coup « sans raison apparente ». Le but est de comprendre pourquoi on a cette douleur, quels sont les blocages. Cette méthode peut être utilisée dans de nombreux cas : réduire le stress, améliorer le sommeil…. Le shiatsu renforce le système immunitaire de l’organisme et par conséquent aide à prévenir les « bobos courants » comme les pathologies de saison : gastro-entérite, angine, rhume, grippe…
Le shiatsu peut aider à réduire la douleur en faisant dégager les endorphines, il permet ainsi de réduire les anti-inflammatoire.
Dans le domaine du sport aussi le shiatsu a sa place : pour préparer avant une séance, récupérer après un effort intense.
L’auto-shiatsu, qui consiste à appuyer soi-même sur des points bien précis du corps, est intéressant, car il permet de soulager les troubles au moment même où l’on en a besoin. Par exemple, certains automassages peuvent être réalisés en cas de fatigue, ils permettent de se donner un coup de fouet express au bureau lorsque la concentration baisse.
A qui ça s’adresse ?
A tout le monde, à tout âge, du nourrisson à la personne âgée, en passant pas la femme enceinte. Par contre, pour les nourrissons et les femmes enceintes, bien faire attention à choisir un praticien spécialisé. Chez les femmes enceintes par exemple, certains points sont interdits, il faut donc que le praticien soit formé à ces particularités.
On peut faire appel à cette méthode lors d’une maladie, en parallèle du travail du corps médical, en thérapie complémentaire sur des maladies chroniques (cancer, fibromyalgie, sclérose en plaques).
Les seules contre-indications sont la fièvre, si vous êtes en cours d’infection, si vous avez une phlébite, en cas de grands problèmes cardiaques ou pour si vous portez un pacemaker, le shiatsu est déconseillé.
Une séance type
En règle générale, une séance de shiatsu dure environ 1 heure. Elle commence par un entretien avec la personne, afin de déterminer sa demande, ses besoins, ses habitudes alimentaires, son bien-être et sa santé générale.
Un bilan énergétique est ensuite effectué, soit en touchant la personne, soit en l’observant ou en l’interrogeant. Le praticien peut par exemple demander à observer votre langue, ou prendre votre « pouls chinois ».
Puis, la séance commence, elle est individuelle pour être au maximum personnalisée. On ne reçoit jamais le même shiatsu, en fonction des périodes de l’année, des besoins du jour, du moment, des demandes…
Habillé, allongé sur un futon ou sur une table ou une chaise de massage sur le ventre, ou positionné en latéral, le praticien procède à des mouvements, des massages ou des pressions plus ou moins appuyés.
Ensuite, il donne généralement des conseils sur l’alimentation, l’hygiène de vie, les postures à adopter et parfois, quelques exercices pour faire de l’auto-shiatsu. Il peut par exemple vous montrer sur quel point appuyer en cas de stress, un exercice à reproduire dès que le stress monte en vous. Il va aussi vous expliquer les principes de la médecine chinoise, que vous gagnerez à suivre (ne pas manger en excès, réduire ce type d’aliment, savoir être raisonnable…)
Combien de séances faut-il ?
Faire une séance à chaque changement de saison est idéal. Selon la personne et les besoins, le nombre de séances nécessaires varie. Par exemple, pour des problèmes de sommeil, il faudra peut être 2 à 3 séances rapprochées pour obtenir des résultats.
Souvent, les personnes viennent trop tard, et les séances nécessaires sont plus nombreuses. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un déséquilibre pour venir, le mieux est d’utiliser cette méthode en prévention.
Attention à choisir un praticien formé par un organisme sérieux, car il n’existe aujourd’hui aucune règlementation en France.
Merci à Valérie Capel, praticienne de shiatsu, Responsable Communication de la Fédération Française de Shiatsu Traditionnel (www.ffst.fr)
Publié dans Femme actuelle
L’intérêt du shiatsu dans l’entretien de la santé des sportifs et des seniors
Par shiatsu-do Le 17/02/2023
Le shiatsu est une discipline manuelle d’Extrême-Orient. En préparation ou en récupération, elle aide le corps pour s’adapter aux modifications dues à une pratique sportive. Elle est également intéressante dans l’accompagnement des seniors. Découvrez une discipline qui a traversé les ans.
Par Hervé Ligot, vice-président FFST, enseignant et praticien de shiatsu et Do-In,
et Valérie Capel, responsable communication FFST et praticienne de shiatsu et enseignante de Do-In FFST.
Sylvie, 53 ans, s’allonge sur le futon, fatiguée, encore un peu en sudation, mais confiante, sereine car ce n’est pas la première fois. Les mains expertes du praticien commencent à travailler sur l’ensemble du corps de la sportive venant de terminer son trail, avec douceur, précision, continuité, fluidité. Cela ressemble un peu à un ballet. Sylvie se laisse aller et profite des bienfaits de cette mini-séance de dix minutes. Après de multiples appuis, étirements, frictions, mobilisations, la traileuse, presque endormie, revient doucement à la réalité. Elle vient de bénéficier d’une séance de shiatsu visant à optimiser la récupération, à apaiser son mental et à éviter les courbatures et les douleurs du lendemain. Coutumière de cette pratique, Sylvie nous avouera être sensible à ces soins prodigués à l’issue d’une compétition depuis cinq ans, ce qui lui permet une récupération rapide et complète.
Qu’est-ce que le shiatsu?
D’origine japonaise, le shiatsu désigne une discipline manuelle utilisant le toucher dans de multiples variantes techniques pour harmoniser l’énergie du corps. Longtemps cantonné à des techniques de «bien-être», il est maintenant reconnu comme une discipline éminemment tournée vers la prévention santé, et fait l’objet d’évaluations du corps médical en tant que thérapie complémentaire.
Le shiatsu se pratique sur futon ou sur table, habillé, à deux : un donneur et un receveur. Vous pouvez trouver un praticien exerçant en libéral ou bien dans des milieux institutionnels. Il intervient, avec l’accord ou à la demande des autorités responsables, dans des maisons de retraite, des hôpitaux, des entreprises, des associations sportives ou des clubs de remise en forme, des écoles, pour des prises en charge, selon le cas, des personnels, des employés, des malades ou des résidents…
Comment fonctionne le shiatsu?
Le shiatsu se fonde sur les bases théoriques de la médecine traditionnelle chinoise, et plus généralement de l’énergétique asiatique. Il s’agit d’une approche globale et très humaine, caractérisée par une écoute totale du patient et une recherche d’équilibre dans tous les aspects de sa vie courante: alimentation, sommeil, activité, émotionnel… L’origine japonaise explique également la notion de respect inhérente à ce toucher très subtil et empathique.
L’homme est parcouru d’énergie qu’on appelle «Ki». Celle-ci circule dans des méridiens qui se ramifient dans le corps entier et permet la circulation de tous les fluides (sang, lymphe, etc.) et la réalisation de toutes les fonctions organiques (respiration, digestion, locomotion, etc.). Cette énergie contribue ainsi à la défense et au fonctionnement de l’être humain dans sa globalité. Les émotions n’y échappent pas et sont, elles aussi, véhiculées par le Ki. L’énergétique asiatique ne sépare pas le corps de l’esprit, le soma de la psyché! Ainsi, le Ki en circulation agit énormément sur les états mélancoliques ou les tendances à la dépression, saisonnière ou non.
Le praticien, par son travail précis et sur l’ensemble du corps, régule et répartit le flux énergétique. Fluidifier la circulation du Ki est souvent suffisant pour éviter la «bobologie» tels les rhumes, les baisses de moral, les douleurs erratiques…
Une relation et un accompagnement chez les seniors
Le shiatsu ne se limite pas à une technique, l’écoute réelle et la connexion profonde entre le donneur et le receveur initient une confiance et permettent un soutien de qualité. Il est souvent apprécié chez les seniors qui parfois sont en manque de toucher relationnel ou en déficit de lien social.
Les seniors sont maintenant très souvent actifs et aiment bouger, voyager, s’investir dans des causes, mais aussi pratiquer des activités physiques. Bien évidemment, cette pratique nécessite en premier lieu (et comme pour tout un chacun) l’aval d’un médecin. Ensuite, une attention particulière doit être portée sur la récupération et le traitement préventif des éventuelles blessures. Le senior, pouvant avoir certaines fragilités (osseuses, circulatoires…), est plus souvent sujet à des problèmes de santé. Le praticien de shiatsu saura vous conseiller sur certaines notions d’hygiène de vie. Un suivi adapté vous apportera un réel confort physique et émotionnel. Le praticien de shiatsu saura également prendre toutes les précautions pour que vous découvriez toutes les potentialités qui sont les vôtres, afin de pleinement profiter de la vie et de la pratique sportive, à la mesure de vos capacités et en toute sécurité.
Le Do-In, une discipline au service du sportif!
Le principe de la bonne circulation énergétique prôné en shiatsu rejoint celui que tout le monde connaît: le mouvement. Le shiatsu, pratiqué par un professionnel, n’est ni dangereux, ni douloureux et ne comporte aucun effet secondaire. Cerise sur le gâteau, vous pouvez également vous approprier les techniques de «Do-In» qui, au jour le jour, peuvent être pratiquées chez soi. Il est une application par soi-même et sur soi-même des techniques d’autorégulation de l’énergie.
Le Do-In («voie de l’énergie» ou encore «auto-shiatsu») est une pratique d’autorégulation, qui désigne un ensemble de travail corporel physique et mental, alliant postures, mouvements, étirements, acupression (pression des doigts sur les points d’acupuncture), automassages, respiration et relaxation. Contrairement au shiatsu, le Do-In peut se pratiquer seul, à n’importe quel moment de la journée et en tous lieux et à tous les âges de la vie!
Ses bienfaits sport-santé
Par son approche préventive et d’autorégulation, cette discipline énergétique permet au corps du sportif de s’adapter à son environnement et l’aide à rétablir les dysfonctionnements de son organisme. Un sportif qui pratique régulièrement le Do-In développera sa concentration, son équilibre et améliorera ses capacités respiratoires. Il pourra acquérir une plus grande endurance et une meilleure résistance à l’effort. Les exercices du Do-In, comme les étirements, permettent de retrouver mobilité et souplesse et par conséquent de prévenir et de minimiser les blessures.
Le Do-In est un véritable allié du sportif pour la récupération post-effort. Par les automassages et les exercices respiratoires, il permet un relâchement profond et favorise un retour à la normale plus rapide. Les techniques douces et non traumatisantes pour les articulations, les muscles et les tendons en font une pratique particulièrement recommandée après 50 ans. Il peut se pratiquer n’importe où, n’importe quand et s’adapter à tout un chacun. On peut s’initier au Do-In en solo, avec des livres ou des vidéos. Pour développer cette pratique et aller plus loin, il vaut mieux s’adresser à des professionnels du Do-In.
Pour trouver des professionnels du shiatsu et du Do-In: www.ffst.fr
Triathlon, l’expérience concrète de Gilles 52 ans
«Cela fait quatre ans maintenant que je m’adonne au Do-In pour m’échauffer avant l’effort, récupérer ensuite. Pour l’échauffement, je frictionne toutes les parties du corps en insistant sur les épaules et sur les jambes. Pour détendre mes muscles en fin de triathlon, j’opte pour l’exercice contracté-relâché qui me permet une récupération rapide avec moins de courbatures le lendemain. Le Do-In permet également à mon corps de s’adapter à l’environnement changeant du triathlon, de faire comme une protection aux attaques extérieures : vent, eau, froid…. Le Do-In m’a permis d’avoir une meilleure connaissance de mon corps.»
By Grégory Herlez on février 6, 2018 Sport santé magazine
Le shiatsu : quand la pression soulage
Par shiatsu-do Le 17/02/2023
Le shiatsu est l'une des méthodes manuelles des plus pratiquées aujourd'hui pour agir sur l'état physique, psychique et émotionnel du patient. Mais qu'en est-il chez les sportifs ? Explication avec Lara Histel Barontini.
Et si on commençait par un cours de japonais pour vous expliquer ce qu'est le shiatsu ? Lara Histel Barontini, spécialiste en yoga et shiatsu, s'y colle pour vous. À l'origine du mot « shi » qui signifie « doigt » et « atsu » qui veut dire « pression », le shiatsu (prononcé "chiatsou") est par définition une méthode thérapeutique qui vise à effectuer des pressions avec les doigts, les paumes de main ou encore les avant-bras sur le corps du patient.
Qu'est-ce que le shiatsu ?
Cousin de l'acupuncture, à la différence qu'il n'utilise pas d'aiguilles, le shiatsu est considéré comme « l'art du bien-être d'origine japonaise. Il s'est vulgarisé en France au début du XXe siècle. On travaille sur la même cartographie du corps que l'acupuncture où le but est de venir stimuler des parties ou l'ensemble du corps à l'aide de méthodes manuelles. On est sur une dimension psycho-énergétique ».
Considérée comme une médecine à part entière au Japon, le shiatsu à pour but d'effectuer des pressions tout le long des méridiens, canaux invisibles dans lesquels circule l'énergie vitale du corps. Ainsi, de nombreux facteurs comme le stress, une alimentation déséquilibrée ou des émotions peuvent gêner la libération de cette énergie. Le but du shiatsu sera donc d'emmener le patient dans une situation de relaxation et de détente profonde.
Comment se déroule une séance ?
Une séance classique débute généralement par un entretien afin de mettre au clair la venue, les besoins et les déséquilibres de la personne. Elle dure environ 1h (1h30 pour la première séance), puis le praticien donne un récapitulatif au patient en fin de séance afin de lui donner des conseils.
Elle se pratique au sol, sur futon (sorte de matelas) en position allongée ou sur une chaise de amma assis, où le patient est habillé. « On n'est pas sur un massage classique de détente mais bel et bien sur un massage thérapeutique ». L'idée va être de travailler sur les points faibles et de compenser certains déséquilibres en utilisant des pressions manuelles mais aussi des étirements.
Ses bienfaits avant et après l'effort sportif
Adapté à tout type de patients, nous allons concentrer notre propos autour des bienfaits pour un sportif, qu'il soit débutant ou aguerri. Le shiatsu aura des effets notables sur la santé physique et psychologique du sportif, en tant que prévention ou traitement des blessures post-effort.
1. En préventif
« On va notamment améliorer la souplesse articulaire par le biais d'étirements. Comme on va travailler sur la circulation sanguine et l'énergie de chacune des articulations, cela va permettre de prévenir les risques de blessures et augmenter la performance ». Mais quelques précautions sont à prendre ! Évitez une séance de shiatsu une ou deux heures avant l'effort sportif. L'idéal est d'attendre une semaine avant une échéance sportive comme un marathon par exemple, dans le cas où un véritable traitement manuel sur le corps a été opéré.
Étant donné que le shiatsu est une pratique psycho-corporelle, le corps et l'esprit sont deux éléments fondamentaux d'une séance. Un travail psychologique moins long peut également être de mise. « Le shiatsu peut servir à gérer son stress. On va se sentir relâché et détendu psychologiquement, ce qui peut faciliter l'approche mentale d'une compétition sportive ».
2. En curatif
Post-effort, le but est de détendre les tensions musculaires et d'éviter les courbatures. « On va favoriser l'élimination des toxines, la régénération musculaire et améliorer la souplesse articulaire ». L'idéal est de le pratiquer le lendemain car cela permet de ne pas travailler sur des zones douloureuses post-course par exemple. « Le shiatsu va permettre d'améliorer la récupération d'un effort sportif », explique la spécialiste.
Le shiatsu en entreprise : c'est possible ?
Proposé la plupart du temps en cabinet mais aussi sur des événements sportifs, le shiatsu est aussi pratiqué en entreprise. Certains spécialistes se déplacent sur les lieux de travail, souvent le temps du midi, afin de proposer aux salariés une séance de shiatsu toujours individualisée. Elle se pratique généralement sur une chaise.
« En l'espace de 15 minutes, cela permet à chacun d'avoir un véritable lâcher-prise. Ils relâchent la pression étant donné que le corps est totalement soutenu. On adapte notre soin à chacun en venant travailler sur les trapèzes, les épaules et les bras. Le mental est apaisé et la plupart du temps, les salariés se sentent plus concentrés quand ils retournent travailler. Le corps est reconnecté avec l'esprit », conclut Lara Histel Barontini.
Léa Quinio L'équipe.fr Publié le mercredi 16 mai 2018 à 18:12
Par shiatsu-do Le 17/02/2023
Pratique venue d'Asie, le shiatsu tient sa force de la découverte des points énergétiques du corps. Mais ne l'appelez pas massage ! Les spécialistes vous diront qu'il s'agit avant tout d'un soin pour des problématiques et des douleurs précises.
Emmanuelle Lejeune, praticienne en techniques corporelles de bien-être, nous aide à décrypter le Shiatsu, cette technique qui cherche à retrouver l'équilibre entre le corps et l'esprit.
D'où vient le Shiatsu ?
On tire son origine de la médecine chinoise qui utilisait des techniques de "massages", d'acupuncture, de moxibustion associées à une pharmacopée spécifique. Bien que d'inspiration chinoise, le Shiatsu, qui signifie "pression des doigts", est né au Japon au milieu du siècle dernier. Il était essentiellement utilisé pour soulager le corps du mari après une journée de travail. En Asie, il n'y a pas de psychiatre. Les problèmes de psyché sont liés à des déséquilibres d'ordre énergétique. Donc, on agit sur l'énergétique des organes, sur l'état de l'organisme et non pas des tissus superficiels.
Quel est son but ?
Ce soin holistique prend en charge le physique, le psychique et l'émotionnel. L'objectif est de corriger des irrégularités de l'organisme, de préserver et d'améliorer l'état de santé et de contribuer à l'amélioration de certains états passagers. Il soigne les troubles fonctionnels bénins en cas de shiatsu thérapeutique. S'il s'agit d'un soin de confort, il va servir à faire circuler l'énergie via les circuits sanguins et lymphatiques, les liquides organiques de manière générale.
Le Shiatsu est-il un massage ?
Ce n'est pas un massage à proprement parlé, mais un soin énergétique fait d'appuis avec les doigts et les paumes des mains sur les grandes lignes énergétiques et points énergétiques du corps. Ce n'est pas un massage non plus car il se pratique sur le corps habillé, sans contact direct avec la peau.
Existe-t-il différents types de Shiatsu ?
Oui. Il existe différentes écoles et donc différentes techniques, mais toujours avec les mains et les doigts. C'est l'intensité qui varie. Les Japonais travaillent en général assez fort avec pas mal de pression. C'est au praticien de demander au client si la pression lui convient et d'adapter celle-ci aux différentes zones du corps. Il faut savoir que quelques courbatures, donc douleurs, peuvent survenir pendant le soin et après. Mais ce n'est pas systématique.
Peut-on pratiquer sur toutes les parties du corps ?
Oui, en dehors des zones génitales. Attention aux jambes si il y a des phlébites. Le dos, le visage et notamment le crâne (il y a beaucoup de points sur la tête) sont des zones privilégiées. Le ventre dispose d'un soin spécifique appelé Chi Nei Tsang.
Quels sont les bienfaits du Shiatsu ?
Le Shiatsu est recommandé si vous souffrez de problèmes fonctionnels récurrents, de stress, d'un manque d'énergie, de problèmes de dos, de troubles musculo-squelettiques ou encore de surmenage. Il agit aussi sur l'arthrite, les insomnies, les sinusites, les problèmes respiratoires ou maux de tête. Il peut aussi être bénéfique aux femmes enceintes souffrant du dos ou comme accompagnement après un traitement contre le cancer (mais jamais pendant !).
Y a-t-il des contre-indications ?
Si vous avez de la fièvre ou une infection, le ventre sensible ou problématique, il vaut mieux éviter. Il est également déconseillé de procéder à une séance juste après un repas. Les cas de sciatique ou d'obésité, d'hypertension sont plutôt exclus car le soin se fait au sol. A noter cependant qu'en cas de maladies ou malformations, il faut en parler avant à votre médecin.
Quelles sont les meilleures dispositions ?
Il est important de ne pas faire une séance dans un état de fatigue trop présente. Car une séance peut fatiguer, donner des courbatures. Il faut être prêt à accepter que des changements s'effectuent dans le corps. Quand on est suivi par ailleurs en thérapie, après une période de surmenage, dès que l'on ressent des gênes au niveau musculaire ou articulaire, en cas de surpoids ou dans le cadre d'un régime, il ne faut pas hésiter à opter pour une séance de shiatsu afin de rééquilibrer les énergies du corps. Cela peut être une bonne idée également après une séparation ou une rupture professionnelle pour retrouver confiance en soi et regagner de l'énergie pour reprendre des démarches.
Peut-il remplacer un soin médical ?
Sur plusieurs séances, il peut venir à bout de désordres d'ordre nerveux et de tensions du corps en agissant sur l'énergétique musculaire et tendineuse. C'est un soin très complet qui peut remplacer ou permettre d'attendre avant de voir un kiné ou un ostéopathe, ou bien régler des petits problèmes du quotidien.
Quelle est la part du mental dans une bonne séance de Shiatsu ?
Le fait de faire la démarche de s'occuper de soi et d'aller voir un thérapeute participe à la "guérison". Le mental se prépare déjà à recevoir de nouvelles informations, une énergie nouvelle qui participera au fait que la personne se sente déjà mieux. L'esprit est le Shen. En médecine chinoise, on peut agir dessus si la personne est en demande ou si on considère qu'il y a un besoin à ce niveau. Le moral et la psyché se sentiront de toute façon mieux après une séance où l'on régule l'énergie du foie et du poumon.
La rédaction TF1 Info Publié le 18 août 2016 à 11h05 https://www.tf1info.fr/sante/expliquez-moi-le-shiatsu-2000563.html
Je travaille trop : les bienfaits du shiatsu pour éviter de craquer
Par shiatsu-do Le 17/02/2023
Vous avez l'impression de trop travailler et que votre vie ne tourne plus qu'autour de votre boulot ? Il va falloir penser à décompresser et à prendre soin de vous avant de vous crasher et de faire un burn-out. Et si vous testiez le shiatsu ?
"Je travaille trop !" C'est un constat que vous faites parce que vous êtes sujette à l'insomnie, au stress... Vous avez l'impression de devoir être partout en même temps sans que cela soit satisfaisant, que votre charge de travail ne diminue pas, quelque soit le temps que vous y consacrez ?
L'excès de travail est un engrenage, pas une fatalité. En comprenant les mécanismes qui vous ont conduit à cette situation, vous pouvez prendre conscience et changer ce qui peut l'être. La bonne nouvelle, c'est que vous pouvez agir.
1- Prendre conscience
Honnêtement, combien d'heures travaillez-vous chaque semaine ? Est-ce un rythme acceptable pour vous et vos proches ? Qu'est-ce que cette situation vous apporte et qu'est-ce qu'elle vous coûte ?
Parfois, ce constat n'est pas le vôtre mais celui de votre conjoint·e, vos enfants, vos ami·es. Ils vous disent que vous êtes irritable, vous n'êtes pas vraiment là, vous parlez toujours de votre travail, vous ne les écoutez pas réellement, voire que vous n'êtes carrément pas là tellement vos horaires sont conséquents. Vous vous sentez blessé, accusé ? Leurs propos ne sont pas orientés contre vous mais vous leur manquez et ils s'inquiètent pour vous.
A juste titre d'ailleurs, parce que trop travailler est nuisible pour la santé. En 2015, la très sérieuse revue médicale The Lancet a publié une étude qui démontre que les semaines de plus de 40 heures augmentent nettement les risques d'accident vasculaire cérébral (AVC). A méditer, non ?
Quelles sont les raisons qui vous poussent à travailler trop ?
vous pensez que vous pouvez toujours tenir, en faire plus
vous ne savez plus écouter vos besoins et votre corps
vous vous valorisez par l'effort dans le travail et la performance
votre situation financière ne vous permet pas de lever le pied
votre employeur vous impose une cadence infernale
vous vous obligez à ce rythme par peur de perdre votre emploi, de ne pas être à la hauteur.
Ne culpabilisez pas ! Comprenez les raisons qui vous ont conduit à cet état et déterminez vos leviers d'action.
2- Prendre soin de vous
La première étape, vous venez de la faire, c'est de prendre conscience de votre situation. La seconde est de demander un coup de main. C'est souvent plus facile de prendre du recul avec quelqu'un de neutre. C'est là que le shiatsu, par exemple, peut vous aider durablement parce qu'il agit aussi bien sur le plan corporel que sur l'équilibre entre le corps et la tête.
Le shiatsu est basé sur la médecine chinoise. Ce sont des pressions exercées sur l'ensemble du corps afin de lever les tensions, équilibrer le corps et l'esprit. Aude Jeandrot, spécialiste en shiatsu et membre du réseau Medoucine, nous explique les bienfaits de cette approche.
"Tout d'abord, le shiatsu va vous aider à vous écouter, à renouer avec vos besoins. Pendant la séance, les pressions exercées sur votre corps vous permettent de sentir toutes les zones de blocage. Vous sentez progressivement les tensions se dénouer, vos muscles se détendent, vous lâchez prise. Certains patients somnolent sur la table, d'autres s'endorment complètement !"
"J'adore ce moment où je les sens se relaxer et évacuer leurs tensions. Parfois à la fin de la séance, vous aurez une furieuse envie de dormir, foncez sous la couette, c'est votre corps qui réclame ! Si certains ont l'impression de se réveiller d'une sieste réparatrice, les patients ressentent tous une profonde détente, un mieux-être après la séance. Avouez que c'est plutôt sympathique comme programme !"
Ensuite, le spécialiste en shiatsu vous écoute avec bienveillance et sans jugement. C'est important pour vous, cela vous permet d'échanger sur votre réalité quotidienne sans fard. C'est fondamental pour le professionnel qui combine le ressenti de la séance et ce que vous lui confiez afin de vous accompagner. Il peut vous proposer des exercices de Do In (ou auto shiatsu), des conseils pour changer à votre rythme, apprendre à gérer vos émotions, votre stress, afin de vous accompagner vers un mieux-être durable.
Apprenez à lever le pied, à écouter vos besoins et votre corps. Vous commencez quand ?
Par Aude Jeandrot, praticienne en shiatsu, certifiée et validée du réseau Medoucine.
Publié le Lundi 18 Mars 2019 Par Medoucine Expert https://www.terrafemina.com/article/burn-out-les-bienfaits-du-shiatsu-pour-eviter-de-craquer_a348602/1
J'ai testé pour vous une séance de shiatsu pour calmer les douleurs des règles
Par shiatsu-do Le 17/02/2023
Face aux douleurs menstruelles, les médicaments soulagent mais seulement pour un temps. Notre journaliste souhaitait calmer ses maux de ventre liés aux règles grâce au shiatsu, une médecine douce japonaise. Et elle n’est pas déçue.
Je souffre, comme beaucoup de femmes, de douleurs menstruelles à la différence que celles-ci sont dues à un dérèglement hormonal survenu il y a deux ans. Avant, je ressentais une légère douleur un jour avant l’arrivée de mes règles, mais depuis que l’arrêt de ma pilule microprogestative, je suis sujette à d’intenses maux de ventre, qui me fatigue et m’irrite énormément. Le tout, sur une période d’une à deux semaines. Au quotidien, je prends, sur les conseils de mon gynécologue, des médicaments anti-inflammatoire pour me soulager. Mais la prise régulière de médicaments n’est pas recommandée, d’où la décision de m’orienter vers une médecine douce qui pourrait m’offrir une solution sur le long terme.
Suite aux conseils de proches, je me suis dirigée vers le shiatsu, une technique de massothérapie originaire du Japon qui utilise le toucher pour rétablir l'équilibre des énergies dans le corps.
Comment ai-je vécu ma séance de shiatsu ?
Mes douleurs se sont atténuées deux jours avant cette première séance. C’est donc sans mal de ventre intense que je me rends chez la praticienne en shiatsu. Ce n’est pas un problème puisque je cherche une solution sur le long terme. La séance se déroule à son domicile, dans une pièce dédiée à cette médecine douce. La lumière abonde l’espace, le rire des enfants, présents dans une cour extérieure, rend l’atmosphère agréable.
La thérapie ne commence pas directement avec les manipulations mais par une discussion. La praticienne en shiatsu me pose quelques questions afin de déterminer si mes douleurs proviennent d’un problème gynécologique, auquel cas je dois m’adresser à un médecin, ou si elles sont dues à une mauvaise harmonie des énergies et si c’est un événement qui a provoqué le dérèglement hormonal.
Après cet échange d’une trentaine de minutes, la manipulation commence. Je m’allonge, habillée, sur le ventre comme pour un massage à la différence que je suis sur un matelas fin placé au sol. Elle commence par suivre des lignes imaginaires appelées méridiens sur l’ensemble de mon corps en appuyant sur des points d'acupuncture. Si certains sont douloureux, le toucher est agréable. Je suis détendue tout le long de la séance. Aspect agréable et inhabituel chez moi : mon flot de pensée ralentit. Je me concentre sur les zones que la praticienne manipule.
Puis, je me retourne et me place allongée sur le dos, les yeux fermés la praticienne poursuit ses manipulations. Je ne subis pas la séance, lorsque j’ai mal, je lui dis. De même lorsqu’un point est agréable. Ce qui me surprend le plus, c’est que ni le bruit extérieur, ni la luminosité (j’ai du mal à fermer les yeux lorsque je suis dans une pièce éclairée) ne me distrait, tout est apaisant. Je suis totalement consciente, me laisse faire sans ressentir aucune gène.
La partie du ventre est plus douloureuse que le reste du corps. Mais contrairement à mes appréhensions, ce n’est pas le bas qui est douloureux mais la zone située en dessous des côtes. La faute à “de vieilles peurs” confortablement installées et qui peinent à s’y déloger, me raconte par la suite la praticienne.
Convaincue par le shiatsu
Après une heure de manipulation, je suis doublement détendue. Non seulement mon cerveau est désencombré de multitudes de pensées mais mon corps n’est plus sujet à des tensions. Je n’ai plus de raideurs dans la nuque ni de douleurs aux articulations du dos. Concernant mon bas-ventre, je ne ressens pas de grande différence, et ce pour deux raisons : mes règles sont finies, donc les symptômes ne sont plus présents et je ne cherche pas de solutions miracle mais un soulagement sur le long terme.
La praticienne m’indique que plusieurs séances, sur un intervalle de trois semaines, sont nécessaires pour calmer progressivement les symptômes menstruels. Je devrais, d’après ses dires, observer une différence dès mon premier cycle. Résultat : je pense aller au bout de la thérapie. Ce qui pourrait tout de même me rebuter est le prix : environ 80 euros. Mais, je souhaite vraiment en finir avec la douleur et le shiatsu m’a, en une seule séance, apporté beaucoup de positif.
Valentine POIGNON https://www.femmeactuelle.fr/sante/medecine-douce/test-shiatsu-douleurs-regles-52133
Le shiatsu pour soigner le corps et l’esprit des ados
Par shiatsu-do Le 17/02/2023
Thérapie manuelle venue du Japon, le shiatsu peut compléter utilement la prise en charge d’enfants et d’adolescents confrontés à des difficultés psychologiques.
Au milieu de la salle informatique, une fille est assise en tailleur, deux autres allongées sur le ventre. À leurs côtés, deux femmes et un homme leur prennent le pouls, puis entament un massage en exerçant des pressions sur l’ensemble du corps. Ces praticiens de shiatsu interviennent depuis début 2018 au microlycée Villon, dans le 14e arrondissement de Paris, qui accueille une cinquantaine d’élèves décrocheurs souhaitant reprendre leur scolarité. Phobie scolaire, harcèlement, problèmes familiaux, tous ont traversé des moments difficiles. « La plupart souffrent de stress, d’anxiété, de problèmes de sommeil. Ils bénéficient d’une prise en charge médicale et souvent psychologique à l’extérieur, précise Clément Dirson, professeur de français. L’objectif était de leur proposer un accompagnement différent, passant davantage par le corps. »
Soigner à la fois le corps et l’esprit, tel est le but affiché du shiatsu. Cette thérapie manuelle japonaise prend sa source dans l’une des branches de la médecine chinoise, le massage des points d’acupuncture. « La séance commence par la prise des pouls chinois, explique Marie-Séraphine Vincent, l’une des praticiennes. Nous pouvons sentir la qualité des douze méridiens qui relient tous les organes du corps, ce qui nous permet d’orienter notre shiatsu. » Par un enchaînement de pressions rythmées, le praticien régule les flux d’énergie déréglés par les émotions, le stress environnant, les chocs, les excès. Considéré comme un véritable soin au Japon, le shiatsu se « reçoit » comme un traitement libérant des tensions.
En France, où il a été introduit dans les années 1970, il n’est pas reconnu médicalement. Mais il peut s’intégrer utilement à un protocole de soins, estime Bernard Bouheret, kinésithérapeute et fondateur de l’école de shiatsu thérapeutique de Paris, d’où sont issus les praticiens intervenant au microlycée Villon. « Des médecins en France commencent à s’intéresser à cette technique qui considère l’humain comme un tout. Le shiatsu a une vocation préventive, mais soulage aussi bon nombre de douleurs liées notamment aux maladies chroniques, améliore le sommeil, apaise les émotions, a des effets positifs sur tout ce qui est lié au stress et au surmenage. »
Accessible à tous, il convient selon lui très bien aux adolescents
« Le shiatsu se pratique sur des habits légers, et non sur la peau nue : ce n’est pas un toucher intrusif ni sensuel. » À leur sortie de l’atelier, les élèves confirment : « Je ne suis pas une fana des massages, mais là c’est différent », confie Léa, 17 ans, élève en 1re ES. Souffrant de phobie scolaire et de troubles du comportement alimentaire, elle a décroché pendant huit mois. « Grâce au shiatsu, j’ai vraiment compris que je ne suis pas qu’un cerveau, j’ai pris conscience de mon corps. Avant, quand j’étais stressée, je ne me rendais même pas compte que j’avais mal à certains endroits. Les praticiens m’ont indiqué des points de pression pour me détendre et des exercices de respiration. Aujourd’hui, j’arrive à me calmer seule et à m’apaiser. »
« Moi, ils m’ont dit que j’avais tendance à être bloquée au niveau de la “corbeille”, c’est-à-dire de l’estomac. J’ai appris à écouter mon corps pour canaliser mon stress. Et j’avais tendance à avoir mal au dos, ces douleurs ont disparu », ajoute Anaïs, 19 ans, en Tale ES, qui traîne aussi un passé de phobique scolaire. Nour, 20 ans, s’apprête à pénétrer dans la salle pour la séance suivante. Déscolarisé pendant plus d’un an après une addiction au cannabis, il souffre régulièrement de crises d’angoisse. « Aujourd’hui, c’est ma quatrième séance. La première fois, je sentais une crise monter et dans ces moments-là, je déteste qu’on me touche la tête. J’ai failli ne pas y aller. Finalement, ça m’a incroyablement détendu. »
Cinq ateliers, accueillant entre dix et quinze élèves un mardi par mois, ont pu être organisés l’année dernière au microlycée Villon, qui comptait reconduire l’initiative à la rentrée 2018.
Reportage de Karine Hendriks
Le shiatsu, c’est…
Un soin manuel japonais, qui consiste en un enchaînement de pressions rythmées le long des méridiens pour restaurer la libre circulation de l’énergie. Au Japon, il est reconnu depuis 1955 comme une médecine à part entière.
Des séances en milieu hospitalier
Depuis avril 2014, l’école de shiatsu thérapeutique de Paris intervient à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière auprès d’adolescents hospitalisés dans le service de psychiatrie du Pr David Cohen. « Cette proposition a trouvé sa place dans le cadre de l’approche intégrative sur laquelle nous travaillons depuis toujours, indique la Dre Julie Brunelle. La médiation corporelle peut permettre d’apaiser le niveau d’angoisse des patients. Très rapidement, ceux-ci ont bien investi les ateliers. Ils décrivent un apaisement lors des séances et une amélioration du sommeil dans certains cas. » Les ateliers ont lieu une fois par semaine, pour une quinzaine d’adolescents.
L’école créée par Bernard Bouheret a mis en place des partenariats avec plusieurs établissements hospitaliers. Des praticiens issus de son école interviennent notamment à l’hôpital Necker, dans le cadre de La Suite, un collectif d’associations qui aide à préparer le transfert d’adolescents vers l’hôpital adulte, et organisent aussi des ateliers pour le personnel soignant dans plusieurs hôpitaux parisiens.
Le 18 janvier 2019 https://kaizen-magazine.com/article/shiatsu-soigner-corps-lesprit/